A
deux exceptions près, tous les villages de plus de 1500 habitants
dans le bassin alésien ont changé de maire ce dimanche. Ce
n’est pas une vague bleue. Ni une vague rose. Et encore moins bleu
marine. C’est une vague qui ne semble pas influencée par la
politique menée au national.
Seuls
les maires d’Anduze et de Saint-Jean-du-Pin sont reconduits dans
leurs fonctions. Les autres grands villages ont changé de camp,
autant à droite qu’à gauche. Difficile d’ailleurs de définir
leur couleur puisque tous, ou presque, se revendiquent sans
étiquette. “On
nous taxe souvent de gauchos, mais il y a dans notre liste des
personnes de droite et des écolos. Il est vrai que j’étais au PS
quand j’étais jeune mais je suis rapidement parti en courant“,
affirme Jean-Michel Perret, le nouveau maire de St-Hilaire de
Brethmas, élu dimanche. “Dans
tous les cas, ce n’est pas le parti qui a compté mais la personne.
Plus le village est petit, plus le maire est connu de ses
concitoyens“. Même
discours du côté de Vézénobres où Sébastien Ombras, qui vient
d’être élu, est souvent classé à droite, et s’en défend :
“Nos
projets ne sont ni de droite, de gauche. Agrandir une école, ça n’a
pas de couleur politique“,
précise-t-il. A St-Jean-du-Gard, le nouveau maire va plus loin
: “Il
ne faut pas créer de clivage entre les partis en local, car ce
dernier génère la scission et on n’a pas les moyens se le
permettre dans un village de 2600 habitants”, souligne
Michel Ruas qui a éjecté le PS au pouvoir depuis 25 ans.
Claude
Cerpedes, qui mis la droite K.O à St-Martin-de-Valgagues, est le
seul maire élu dimanche qui revendique son appartenance au Parti
communiste. Il ne croit pas au sans-étiquette. “Je
pense qu”il y a une gestion de droite et une de gauche. Une manière
de penser et de faire. Même si les projets sont les mêmes.
Classiquement, on mènera la barque de manière plus technocratique à
droite, et de manière plus concertée à gauche“.
Les
enjeux locaux en ligne de mire des électeurs
En
fait, beaucoup se rejoignent pour affirmer que les petites communes
sont moins concernées par la question de la couleur du parti que les
grandes villes, et que la politique nationale n’influence que
très peu les scrutins locaux. “En
2008, les habitants n’avaient pas eu le choix, il n’y avait
qu’une liste. Cette année, il y en a eu quatre, en réaction au
travail que le maire sortant a mené“,
assure Thierry Balzagette, qui reprend le fauteuil de Maurice Viala à
Bagard. “Les
habitants voulaient juste du changement, et ils me connaissaient
puisque j’étais au conseil municipal lors du mandat précédent“,
ajoute-t-il.
De
son côté, Jean-Charles Bénézet, UDI, ouvre avec sa victoire une
nouvelle ère à St-Christol-les-Alès, à gauche depuis cinquante
ans. “Il
n’y a pas eu de vague bleue chez nous. Les revendications que j’ai
entendues pendant toute ma campagne concernaient les enjeux locaux.
La politique nationale a sûrement eu quelques conséquences, mais à
la marge. Ce n’est pas une question de parti mais de personnes.
Beaucoup de gens ne connaissaient pas le maire sortant qui allait
très peu à la rencontre des gens. Il avait un idéal et des
théories, mais il manquait la pratique, et c’est très important
dans un petit village. Je sais ce qu’il me reste à faire“.
Pour
d’autres, c’est l’usure du pouvoir, parfois aux mains du même
maire pendant plusieurs mandats, comme à Saint-Martin-de-Valgagues
ou à Saint-Hilaire de Brethmas. ”C’est
tout de même une page qui se tourne, le maire sortant avait fait
quatre mandats et on le sentait à bout de souffle, même s’il
avait désigné un successeur“,
selon Jean-Michel Perret qui reconnait que le cas de St-Hilaire est
bien plus complexe. “Le
projet de golf a été clivant. La majorité sortante ne voulait pas
faire d’étude de faisabilité économique. Cela aurait été un
gouffre financier pour l’agglo d’Alès. On va maintenant pouvoir
le bloquer”.
De
même pour Vézénobres et le cas du Plan local d’urbanisme mis en
place par le maire sortant. “Ce
PLU est non-conforme et est représentatif de la gestion opaque de
Bernard Mialhe. C’est ça qui l’a fait perdre“,
assène le nouveau chef de l’hôtel de ville qui a appuyé sa
campagne électorale sur cette question.
A
Saint-Ambroix enfin, c’est un candidat non-originaire de la ville
et vice-président de la CCI d’Alès, que les électeurs ont
choisi. Ce qui est relativement rare dans les petits villages où la
promiscuité et l’attache est un élément clé. “Ça
a été ma force”,
affirme Jean-Pierre De Faria. “C’est
vrai qu’on est classé à droite mais on a des colistiers de tous
les horizons. Je ne crois pas que le contexte national ait joué. Mon
œil neuf est nouveau souffle et la commune en avait
besoin. C’est une belle endormie qu’il va falloir réveiller”.
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